15ème édition, 30ans d’âge

Claude Hayoz a inauguré le 1^er festival international  de la Bande dessinée de Belfaux-Corminboeuf en novembre 1982.

Le facteur de Belfaux et ses amis passionnés de bandes dessinées se sont mis sur les traces de Bd Sierre dont le premier opus date de 1984. Ils ont réuni quelques auteurs dans la salle communale de Belfaux. Leurs objectifs: faire connaître le 9^ème Art au public fribourgeois, provoquer des rencontres avec les dessinateurs de tous ces petits Mickeys qui nous ont accompagnés dans nos lectures d’enfants de de jeunes adultes.

En 2004, c’est le clap de fin pour BD Sierre. BDmania devient le plus ancien festival de BD de Suisse encore en activité. Il est à plus d’un titre particulier. Il y avait d’abord et ce jusqu’en 2014, l’alternance du lieu du festival, un coup à Corminboeuf, la fois suivante à Belfaux. Ensuite le rythme, alors que toutes les autres manifestations du genre se conjuguent en mode annuel. BDmania n’éclot que tous les 2 ans. C’est le plus populaire et convivial des festivals loin à la ronde. Tout est fait pour plonger l’amateur de bulles et d’onomatopées dans son univers préféré : ambiance familiale et résolument bon enfant, dédicaces sous la houlette du festival (ce qui rend les contacts avec les auteurs plus aisés) librairie pour rappeler les origines de la ligne claire. Au fil des ans, le programme s’est étoffé et hors les murs : médiations scolaires avec ses 25 auteurs qui animent une journée d’initiation au language de la BD, exposition extra-muros (l’illustrateur John Howe au musée Gutenberg en 2018) projection de films en lien avec le 9^ème art au cinéma REX de Fribourg, battles de dessinateurs, conférences, animations pour les petits et les jeunes, concours de dessins pour les enfants, concours jeunes talents dont les premiers prix sont publiés dans le Journal de Spirou et dans la revue parisienne dBD.

Préservé dans son écrin belfagien et corminois, le festival a su cultiver son ADN et tracer son bonhomme de chemin dans le paysage suisse de la BD. Le « petit » festival du début a fait place à une manifestation d’envergure reconnue de plus en plus loin à la ronde. Avec ses 80 auteurs, dessinateurs et scénaristes présents, il est le  plus grand rassemblement du genre en Suisse. En 2012, il a été placé dans les 36 meilleurs festivals de BD du continent.

La 14^ème mouture a vu le jour avec une nouvelle équipe à sa direction. Le challenge était de taille. Le défi étant de remplacer le créateur, celui par qui passait presque tout. Claude Hayoz a fait le maximum pour transmettre son savoir et ses recettes de fabrication. Mais un changement de cet acabit restera toujours un exercice incertain, plein de surprises, de chasses-trappes et de choses à apprendre. Nous avons eu beaucoup de chance, celle que l’on attribue aux débutants. Bien que couronnée de succès, cette première sans le grand manitou, ne doit pas nous faire oublier que cette aventure est un savant équilibre à préserver. Sans compter qu’il s’agit de se réinventer, de sentir les nouvelles tendances, tisser les liens avec les nouvelles générations de lecteur. Bref l’ennui ne guette pas.

Pour sa prochaine édition, une nouvelle marche se devait d’être franchie : afin de faire face à toutes les tâches et d’éviter de « griller » les personnes qui oeuvrent pour la pérennité de la manifestation, une petite cellule professionnelle a été mise en place. Un demi plein temps a vu le jour pour répondre au besoin grandissant de temps à mettre à disposition du festival en semaine, et sur les heures de bureau.  La prise de contact avec les partenaires terrains (TPF, cinéma, écoles, musée, etc..) les sponsors et les administrations cantonales ou communales, voire fédérales nécessitent de sortir du bénévolat pur. Fort de ses 360 bénévoles, BDmania se dote aujourd’hui d’un outil lui permettant de coordonner l’ensemble de ses actions.